Cet article fait suite à Conseil #3 : Rester à l’affût, ne jamais croire que c’est gagné (ou aimer les vieilles femmes)
Une amie m’a raconté un jour l’anecdote suivante : elle rentre fatiguée après sa journée de travail et n’aspire qu’à une chose, c’est à une soirée avec son homme. Un ciné, tiens, pourquoi pas ? Cela fait tellement longtemps qu’ils n’y sont pas allés tous les deux. Sans les gosses évidemment (elle en a 2 ; petits de surcroit). Sûrement, il sera partant ; forcément, il n’attend que ça lui aussi.
La perspective de cette soirée la met en joie, vous imaginez ! Et puis, elle arrive chez elle, elle embrasse son compagnon avec ferveur et lui annonce : « j’ai une énorme envie d’aller au ciné ce soir ! » Ce à quoi, il répond du tac au tac : « Très bonne idée, ma chérie. Va te détendre devant un bon film. Je m’occupe des enfants, ne t’inquiète pas. »
Moi, je trouve ça cool comme réponse. Au moins, cela part d’un bon sentiment ! Mais elle (qui avait rêvé tout l’après-midi de ce moment en tête à tête avec son amoureux) l’a mal pris. Ce qu’elle a pensé immédiatement, c’est : « Ah d’accord ! Il préfère rester avec les enfants plutôt que sortir avec moi ! Et en plus il se sert d’eux comme alibi » ou un truc du genre. Le résultat, c’est une soirée devant la télé à faire la tête et à ruminer.
La fatigue aidant, le quotidien s’en mêlant (et les enfants interférant dans la relation), on oublie de communiquer clairement :
Elle (pendue au cou de son homme) : « Chéri, j’ai une folle envie qu’on aille en amoureux au cinéma ce soir… »
Lui (frétillant de joie) : « Ah oui !! Ça c’est une idée qu’elle est bonne, mon amour ! », puis (mine dépitée) « mais, les enfants, qu’est-ce qu’on en fait ? »
Elle : « Bon bah, on n’a qu’à les abandonner… » (Joke)
Je vous laisse poursuivre à votre manière, vous avez compris l’idée : Communiquez, communiquez, communiquez !
De la persistance des rêves
Comme je vous le disais en introduction, ces quelques idées sont tirées de mon expérience personnelle : attention, je ne suis pas conseillère conjugale, loin de là, mais je crois qu’à la longue, je suis devenue experte en séparations. Pour en arriver à ce haut degré d’expertise, je n’ai mis en application aucun des conseils que je vous donne plus haut. Ce qui m’a valu de très belles « réussites » (3, précisément) et un abonnement reconductible à vie chez un fabricant de mouchoirs en papier.
Mais je souhaite être honnête avec vous : malgré les échecs et les déceptions douloureuses, malgré tout ce que j’ai pu écrire dans cet article et quoi qu’en pense notre célèbre anthropologue, je persiste à croire encore en l’existence d’un amour pour la vie : j’ai beau tenter de me convaincre que tout ça n’est que foutaises, il y a une petite fille en moi qui continue de rêver qu’il y a quelqu’un qui lui est destiné quelque part dans le monde et que nous faisons, chaque jour, un petit pas l’un vers l’autre. Bon, il se trouve que, statistiquement, j’ai dépassé le milieu de ma vie. Alors, toi, l’homme de ma vie, si tu m’entends (ou si tu me lis), allonge un peu le pas, parce qu’à ce train-là, on va finir par se louper !
En bonus, une citation extraite du Barbier de Séville de Beaumarchais :
LE COMTE : Qui t’a donné une philosophie aussi gaie ?
FIGARO : L’habitude du malheur. Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer.